dimanche 5 avril 2015

[Chronique] Kaaris - Le bruit de mon âme



Etrangement annoncé, "le bruit de mon âme" ne s'est pas vraiment fait attendre. Après quelques extraits semés généreusement depuis Septembre 2014, Kaaris a annoncé très simplement mi Février l'ouverture des précommandes ainsi que la date de sortie du projet, en même temps.

Je me suis demandé lors de ces annonces pourquoi n'avait-il pas pris soin de travailler sa promo comme pour son premier album. La réponse semble évidente, la fan base était prête, le contrat avec Def Jam était signé, et le buzzclash avec Booba lui assurait une promo gratuite, pour peu d'accepter de passer pour un con.


DEF JAM ?

Après "Or Noir" qui était sortit sur AZ (Universal) et suite au clash, Kaaris et Therapy Music ont rejoins Def Jam.

Def Jam est un label relativement vieux, mais qui n'a ouvert sa branche en France qu'en 2011.
Affilié à Universal, le label est dirigé par Benjamin Chuvalnij, un ancien du mouvement puisqu'il était également le créateur d'Hostile Records (Ärsenik, Soprano, Rohff, Diam's...).

Parmi les artistes signés sur le label, on retrouve :

Alonzo, Akh & IAM, Dinos Punchlinovic, Disiz, Dosseh, Eklips, Joke, Kamelancien, Kool Shen, Lacrim, Mister You.


Récemment Def Jam à lancé un vaste plan de signature de tout les gars qui tournent autour de la drill/trap. Même si j'ai pas tout compris de ce plan, il me semble qu'ils essayent de faire une écurie à thème, histoire de capitaliser sur les tendances actuelles. C'est ingénieux de regrouper les publics de chaque artistes, les effets d'annonces sont plus explosifs, c'est malin. 


LE BRUIT DE SON ÂME

Comme d'autres, j'espère, j'ai eu beaucoup de difficultés à l'écoute de l'album.

En effet, l'écriture n'a pas changée d'un poil, et les prods de Therapy sont redondantes, la monotonie étant le problème que l'on retrouvait déjà avant la fin de l'écoute de "Or noir".

Ceux qui n'ont pas été dérangés par ceci, pourront appréhender LBDMA naturellement.
Personnellement, j'ai parcouru péniblement l'album. Arrivé à la douzième piste, le morceau éponyme, je me suis rendu compte que je n'ai pas retenu une seule phase des morceaux précédents, pire encore, j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur l'écoute. 

En s'arrêtant un moment sur les textes, on notera la persistance des thèmes dans l'écriture de Kaaris. 
Ces thèmes, usés encore et encore par K2A lui-même mais également par tellement d'autres, sont fatiguant. Les métaphores s'articulent sur quelques axes principaux.

Les saletés sexuelles, les narcotiques, l'argent, le game, la violence. A l'écriture de cette dernière phrase, j'ai eu l'impression de rédiger l'introduction d'un reportage envoyé spécial. C'est simple, je suis resté indifférent à toutes les phases de Kaaris. Les références sont les mêmes, on reste en terrain trop connu, malheureusement. 

Sur le plan textuel, LBDMA n'est pour moi qu'une réactualisation du premier album qui avait surpris par son écriture particulière. Une fois la surprise estompée, on s'apercevra que les différents morceaux des deux albums sont interchangeables.


KIM JONG 2

Cependant, on remarquera quelques nouveautés, heureusement.

Rares sur le premier album, les deuxièmes voix sont plus présentes sur ce projet, les phases se trouvent plus appuyés, plus profondes. La force de l'album réside toujours dans l'omniprésence de Therapy Music, on sent que les prods de l'album ont dirigées directement l'écriture et  le flow de Kaaris. 

On notera diverses variations de flow, on pourrait s'en réjouir si ceux-ci n'avaient pas été simplement emprunté à Kendrick, Chief Keef, etc... Cependant Kaaris ne s'en cache pas, alors j'imagine que c'est acceptable.

Au final ce qui apporte le plus de fraîcheur dans l'ensemble de ce premier album, c'est l'imagerie du projet. Les 7 extraits sortis avant l'album sont clipés, je ne pense pas que ce soit terminé.

Le duo de Beatmaker (2093 & 2031) au coeur du label Therapy Music jouit d'une certaine popularité parmi le public français. Avec Kaaris, ils ne sont pas seulement ses beatmakers, c'est 2093 qui dicte bien souvent à K2A comment poser sur les instrus. Le rappeur ne s'en cache pas, encore une fois, il faut le savoir. Pour bien comprendre, gardez en tête que tout ce que vous trouverez de nouveau dans cet album ne sera probablement pas l'initiative de Kaaris.






En conclusion, il est intéressant de noter que le premier extrait (Se-vrak) de l'album est sortit le 25 Septembre 2014, et n'a pas été annoncé comme tel. Il était d'ailleurs disponible gratuitement. Cela peut paraître étonnant mais, n'étant qu'un remix, c'est compréhensible.

Pourtant, à l'annonce du second extrait, "Comme Gucci Mane", le 27 Octobre 2014, il n'était toujours pas précisé qu'un album approchait.

08 Décembre 2014, le troisième extrait, "80 Zetrei", n'annonce toujours pas l'album, mais l'ouverture du shop BTTF

Le 14 Janvier, "Magnum" est dévoilé, celui-ci n'annonce toujours pas l'album, le titre est disponible gratuitement.

L'extrait suivant (12/01/15), toujours pas annoncé comme tel, est le morceau "Mauvais Djo", celui-ci est présenté comme un freestyle.

Il aura fallu attendre le 20 Février pour que le morceau éponyme, qui annonçait les dates de précommande et de sortie, ne soit révélé. 

Le dernier morceau extrait sortira le 04 Mars 2015, et marquera l'ouverture des précommande.

Plusieurs déductions sont possibles,je pense que si les prises de risques de l'album sont minimes, et les nouveautés quasi-inexistantes, c'est probablement parce que tout ces morceaux étaient déjà écrits ou ont été écrits dans le même contexte que le premier, de la même façon, et probablement sans réelle envie de proposer quelques choses de différent.

Finalement, pour apprécier l'album, il vaut le mieux le considérer comme une ré-réédition du premier, ça rend le tout plus cohérent.








J'ai décidé de modifier la diffusion sur le blog, je me concentrerai ici uniquement sur les chroniques albums. Je travaille cependant sur un autre format, que je diffuserais par la suite. Pour se tenir au courant, rejoignez nous sur Facebook, Twitter, ou G+.


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