mardi 30 septembre 2014

Le hip-hop du futur #1



On peut facilement comparer le rap d'avant avec celui d'aujourd'hui et comprendre que l'esprit hip hop s'est transformé avec la popularisation du style, que deviendra t'il dans 20, 50 ans ?

Naturellement je n'imagine pas l'évolution du mouvement indépendamment des progrès technologiques et des avancements de l'outil internet. Dans un premier temps, je vais m'intéresser aux possibles changements des thèmes et des formats de diffusion.



Vers une évolution des thèmes



Il est commun de défendre l'idée que depuis 90 les thèmes et les préoccupations ont bien changés, même si cette idée me laisse perplexe (les textes de Booba n'ont jamais foncièrement changés et les principaux thèmes que sont les injustices sociales et le racisme sont toujours présentes) je vais prendre ce postulat pour me projeter dans un futur où le hip hop (et l'humanité) existe encore.

L'idée la plus simple serai de penser que doucement les thèmes changeront avec les problèmes sociaux, les transformations démographique, les conflits interne et externe.

Par transformations démographique on peut imaginer que l'idée de Kemi Seba de repeupler l'Afrique par une émigration massive des afros-français apporterai pas mal de changement dans les textes des rappeurs.

La situation économique impacterait également grandement les thèmes, si celle-ci devient positive les préoccupations sociales se trouveront changées voir effacées. A contratrio, une situation critique réduirait les ventes et ainsi les facilités liées au rap monétisé. Si je prend l'exemple du rap en Macédoine, les thèmes sont plus sérieux et réfléchis puisqu'il est impossible de vendre ou de vivre de son art, les seuls moyens d'en tirer de l'argent sont les performances live, et encore.

De plus, la vie politique à tendance à s’accélérer et nos présidents s’enchaînent dans un compétition de ridicule, loin de moi la prétention d'avoir une opinion politique bien entendu. Ce que retient le peuple principalement ce sont les choses simple (Sarkozy est un voyou, Hollande est un flan, les sans-dents..). Mais si le front gagne un jour, le rap sera t'il capable d'avoir assez de recul pour critiquer une politique plutôt qu'une personnalité, ou qu'un concept flou et politiquement immortel tel que le racisme ? Je dis le front parce que j'imagine que c'est ce qui ferai réagir le plus le mouvement rap, bizarrement investi d'une mission (cf Cardet sur les la chasse aux skins).


Mais, 

on pourrait continuer de spéculer de l'impact des événements sociaux sur les textes du rap français mais ce serait penser que celui-ci aurai encore la démarche de dénoncer et combattre les injustices sociales. Si aujourd'hui le rap "conscient" décline, qu'en sera t'il dans 30 ans ? 
Ces dernière années ont vus se transformer certains artistes auparavant intelligent en chanteur grand public. 
En faisant un parallèle entre le parcours de Gims (étant le plus gros vendeur) et l'évolution du mouvement, on peut en déduire qu'une fois sortie de l'anonymat (c'est à dire un public modeste) le rap se transforme un musique de club / radio, toujours plus accessible et stérile.



Quid des formats de diffusion ?

On peut aisément se dire qu'un progrès technologique engendrerai un changement de format et donc le processus de création d'un morceau, de son écriture à sa présentation. 

Il paraît évident que l'industrie souhaite voir la musique toujours plus portative et diffusée au plus grand nombre. 



A la musique s'additionne le matraquage publicitaire, pour l'instant très américain (pour exemple les casques beat dans les clips) mais qui tend à s'étendre à la France puisque nos "boss" se font toujours plus américain (voir les placements de produits de Gims). Ainsi, on ne sera pas surpris d'avoir des publicités incrustées dans nos sons, d'une façon plus ou moins dissimulée.

Mais comment ? 
On pourra toujours télécharger nos sons illégalement et s'en battre les couilles des chaînes de l'industrie ? 

Et bien peut-être pas, je ne serais pas étonné que nos appareils portatifs, quels qu'ils soient, soit tous munies d'une connexion internet illimitée qui permettrait un streaming musical continue et ainsi faire naître des super-structures musicales, probables évolutions des maisons de disques qui gérerait ces flux musicaux. 
Il n'est pas à exclure que les maisons de disques iront jusqu'à gérer les moyens de diffusions par un développement horizontal de leur secteur d'activité.
D'ailleurs VEVO est en quelques sortes le début de cette évolution puisque c'est le produit d'un accord entre Google et les Majors, diffusant des contenus contrôlés et surtout empêchant (faiblement) les téléchargements avec des extensions type ClipGrab ou youtube-dl.

Un des ennemis du hip-hop pourrait donc être une centralisation d'internet et des moyens de diffusions. Depuis moins d'un an, Youtube à d'ailleurs changé sa façon de fonctionner, favorisant grandement les structures au détriment des indépendants. C'est très bien expliquer ici.

En addition, cette vidéo explique très bien la centralisation du web du point de vue des jeux vidéos, mais facilement transposable au rap (j'essaierai de faire des recherches).



Voila la fin de cette première partie, dans la prochaine qui ne tardera pas trop (je pense), j'aborderais les probables évolutions du rap en fonction de l'idéologie dominante possible, du public et de la considération médiatique.


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Au passage, cela fait 2 ans que j'écris ici. Je ne ressens rien de particulier à ce sujet.



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