mardi 30 décembre 2014

Les intentions du créateur définissent-elles les habitudes des consommateurs ?


Les habitudes de consommation musicales se définissent par le moyen par lequel l’individu va entrer en contact avec l’art ainsi que le degré d’implication de son esprit dans l’écoute. Ainsi, l'évolution des supports engendre naturellement et irrémédiablement un profond renouveau dans notre façon d'aborder l'objet musical. 

La consommation, dans son essence, découle de façon plus ou moins complexe de la production. Les processus de création et environnements des créateurs caractérisent largement ce que sera le produit finit. 

De ce fait, l'artiste et son équipe sont responsables du produit qu'ils livreront au public.

Dès lors, la problématique suivante se pose :


Les intentions du créateur définissent-elles les habitudes des consommateurs ?


Les singles sont l'exemple type de la consommation musicale. Il était banal d'en trouver dans les bacs jadis, le concept s'est exporté depuis, inondant les plateformes de téléchargement légal et de streaming. 

Un single, c'était Face A / Face B, ou double Face A et était souvent des morceaux extraits d'album également en ventes, sans rarement de différences, souvent accompagnés de la version instrumentale.
Je trouve compliqué de comprendre pourquoi ce concept à existé, et continue de le faire, tant il est à l'opposé, selon moi, de la façon dont le rap, et plus largement la musique s'écoute, se pense.

Une discographie est une galaxie, un album est un univers, une dimension. Lorsque j'apprécie un titre, je ne me dis pas naturellement que je vais acheter ce morceau et l'ajouter à ma playlist de morceau unique. Non, je cherche le dernier album et l'écoute, puis je creuse jusqu'à avoir tout écouté. 
Ma carte SD de 16 giga est donc remplie d'album, et non de single, et c'est ainsi que je me construis un avis global sur les artistes que j'écoute. 

Pour en revenir à la problématique, la partie la plus intéressante du raisonnement est la suivante :
Selon une étude récente, 56% des consommateurs de musique digitales utilisent le "ripping", c'est à dire qu'ils téléchargent la musique qu'ils écoutent directement sur Youtube à l'aide de convertisseurs mp3.
Cette donnée est intrigante, puisque même en utilisant des pratiques à la limite du légal, plus de la moitié de ces consommateurs reproduisent les schémas de l'industrie.

Pour approfondir, disons que l'industrie, avec les singles, surf sur les tendances plus facilement. Or, le conditionnement du single peut-être limitant puisque l'offre domine la demande, ce qui efface l'action d'approfondissement, de recherche de l'auditeur. La joie de découvrir un bon morceau à l'écoute de l'album recule, le morceau en question est choisit par le créateur. Considérer l'acte d'achat musical différemment, en le combinant avec des pratiques illégales d'écoutes, permet justement de s'affranchir des règles de l'industrie et de découvrir perpétuellement. Voilà pourquoi ce chiffre, 56%, m'étonne beaucoup. Il m'étonne parce qu'il signifie que pour certain, même en basculant dans l'illégalité, retombe dans les facilités de l'industrie, dans ses pièges.


Mais ce n'est pourtant pas si étrange, en tout cas d'après le père du libéralisme, Adam Smith, selon qui le consommateur est la cible final, le but ultime de toutes productions. Il est dès lors normal, enfin, logique que le consommateur agissent ainsi, puisqu'il à été formé, son esprit structuré, depuis sa première tirelire, à l'acte d'achat, instantanéité de la consommation. D'ailleurs, celui-ci étant trop idiot ou la propagande si forte, des lois protégeant le consommateurs fleuriront au fil du temps (dès 1960 aux Etats-Unis).


On pourrait répondre à la problématique de la façon suivante : les intentions du créateur définissent-elles les habitudes des consommateurs ? 
Oui, à hauteur de 56%.

Mais vous conviendrez que cette réponse n'en est qu'une seulement sur la forme, ce qu'il faut retenir en conclusion, c'est que la société de consommation cristallise le système moderne et ses caractéristiques, soit la publicité et le marketing, l'instantanéité de l'acquisition, l'image et la propriété. Les dernières preuves en date sont ce flow propre à la trap, court et saccadé. Là où le texte s'efface et laisse place à des bribes de mots, parfois frôlant l'absurde ou le ridicule. Comme si les filaments textuels ne comptait peu ou pas, n'était là qu'au service d'une autoproclamée punchline, souvent faible, qui plus est.



Plus de statistiques : 


Si, dans un système libéralisme, la cible finale est le consommateur, d'autres conception de la consommation musicale existe, c'est ce que je présenterais dans le prochain article.

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dimanche 30 novembre 2014

Radio France, premier sur le rap

Au début je voulais écrire vite fait un truc sur Booba et Kaaris qui se clash alors qu'ils annoncent tout deux un album, sont tout deux affilié à Universal, mais ça me gène un peu parce que c'est chiant et vraiment banal.



C'est pourquoi en ce mois de Novembre 2014 nous allons parler de France Inter, France Culture (soit Radio France) et finalement tenter de comprendre la soi-disant victimisation médiatique dont le rap souffrirait.

"Soi-disant" parce que même si les gars se plaignent de ne pas être invité dans les grands médias ils sont toujours plus ou moins présent là où ils sont censé exister, c'est à dire dans le rap. On retrouve dans les émissions de l'abcdrduson ou CPHH sur N-da-hood les tendances, les différentes sorties, des sujets de discussions actuels, de plus ou moins bonnes qualités.




Reste à savoir où est ce que le rap doit se tenir, pour Skyrock il semblerait que cette musique soit parfaitement à sa place entre des publicités, de l'électropop dégueulasse et des émissions d'autistes.

Bref, Skyrock, premier sur le rap.

Mais non en fait, pas du tout, parce que quand Skyrock programme 90% de merde à consommer comme un quelconque produit de grandes surfaces on a envie de se dire c'est pas possible, quelque chose de mieux doit exister ailleurs,

après 25 ans de rap en France c'est chaud quand même de se dire :


"Tiens je vais écouter du rap, je vais mettre Skyrock"


Si comme moi vous n'écoutez pas seulement du rap mais êtes friand d'émission spé, Skyrock est loin d'être satisfaisant, il faut plutôt se tourner vers d'autres radios telles que France Inter et France Culture, qui n'ont pas la même approche de la musique. Il m'a en effet semblé que ces deux radios proposent une façon différente d'écouter et de comprendre la musique, en général. Peut-être que je me trompe, mais de ce que j'ai écouté, les interventions des acteurs de la scène hip-hop sont bien plus intéressantes sur ces radios généralistes que sur Skyrock. 

On ne parle pas d'émission spé hip hop mais d'émission plus en phase avec ce mouvement, plus intelligentes sans pour autant s'y réduire. L'ultime exemple est pour moi cette émission :




Parce qu'on y parle de musique à proprement parler, hors des clichés et des banalités souvent traînés sur les pseudos radios spé, on y apprend des choses et c'est frais, intéressant, doux à l'oreille.


Je trouve ça compliqué aujourd'hui de dire que le rap est boycotté parce qu'on lui accorde largement la parole, même si c'est dans des périodes de clash, radio France  donne la parole à des mecs qui peuvent dire "c'est pas ça le hip-hop, ces gars là font pitiés"


L'une des particularités du hip-hop est que c'est un genre musical peu accessible, qui oblige (quand on est sérieux) à creuser, approfondir et chercher les mecs qui font des choses biens, comme ces gars là (qu'on a déjà partagé sur notre page fb) :


Plus de bonnes choses : http://gasface.net/


Si le rap est le reflet d'une certaine réalité, il est évident que ce n'est pas celle qui est largement mis en avant par les médias. Ce n'est pas parce que le rap est rap qu'il est traité ainsi, mais parce qu'il reflète une réalité pas intéressante pour la plupart des émissions. 

C'est un fait mais pas une fatalité puisqu'on peut toujours compter sur des gens bien pour reconnaître un talent artistique, musicale, plutôt qu'une polémique. Et c'est ceci que je voulais souligner dans cet article. J'ai pris l'habitude d'être assez toxique, c'était l'occasion de changer un peu en partageant des choses que j'ai aimé.

CLIQUE CLIQUE (sur l'image parce que j'arrivais pas à intégrer le lecteur sur le blog alors j'ai feinté)


Si j'ai plusieurs fois dit que le rap devait se débarrasser de ses clichés c'est sa généralisation qui l'a codifié parce que, comme soulignés dans l'émission ci-dessus, les médias ont une grosse part de responsabilités dans la construction de la scène hip-hop. Pour tirer vers le haut le mouvement, il faut donc que les artistes comme le public choisissent intelligemment  les médias qui se feront le relais de la musique qu'ils aiment.


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Mais surtout, creusez !

vendredi 31 octobre 2014

Le hip-hop du futur #2



Dans cette seconde et dernière partie sur le sujet (ici la première partie), je conclurais en m'intéressant à la tournure potentielle que prendrais le rap en fonction de l'idéologie dominante, de l'évolution du public et du devenir des médias.



Si dès le début le rap s'est diversifié, tant au niveau des textes que de l'image renvoyée, on peut observer qu'une des directions prise, très calquée sur les états-unis semble suivre l'idéologie dominante. Aujourd'hui, c'est le libéralisme libertaire. (cf le livre de Cardet).

Pour plus de précisions, la page wikipédia est très fournie, pour comprendre la totalité de la pensée, voir les livres de Michel Clouscard.


On remarquera que cette branche du rap suivant l'idéologie dominante comprend majoritairement les artistes signés ou affiliés aux maisons de disques. Ce faisant, ils sont également très proche des réseaux de communications mainstream tel que les radios ou la télévision.


Si l'idéologie venait à évoluer, ce mouvement suivrait-il ce changement ? 


S'il on passait d'un capitalisme libéral libertaire à une forme de capitalisme plus restrictive à cause de carences en matières premières, ces rappeurs prônant le superflu et l'accumulation de bien changeraient t'ils leurs discours ?

Nous savons que cette année nous avons dépassés le seuil écologique de notre planète, c'est à dire que nous consommons plus que la planète peut nous fournir. Dans une telle conjoncture, quelle serait leurs place ? 

Les conflits se multiplient, les experts du maniement d'armes iraient t'il se battre si une guerre pointait son nez ?

En somme, que serait le rap s'il ne vendait plus ?


Vers un public extrémiste ?


La culture et l'art sont des places fortes de l'idéologie, parce que la publicité y est fortement présente et y touche son coeur de cible très facilement. Il est difficilement envisageable que la publicité se réduise au fil des années. Je pense plutôt que celle-ci se fera toujours plus intrusive, ciblée et répétée. 
Le plus gros problème des messages publicitaire aujourd'hui est que les générations les plus jeunes délaissent la télévision et la radio, ayant compris qu'internet permettait plus de liberté, en particulier celle de choisir ce que l'on veut regarder / écouter.

Mais par bonheur, ces mêmes générations sont les plus adeptes de rap, donc ne seront probablement pas épargnées, voir matraquées.

Si on a pu apercevoir le public se diviser le temps d'un tweet, d'un clash ou d'une incarcération, j'ai le sentiment que le futur nous réserve pire que ça. En cherchant toujours plus la proximité avec le public il est possible que celui-ci passe du statut de fan à celui de militant. Aussi stupide que ce soit, c'est pourtant un phénomène qui est déjà apparu par le passé et qui pourrait se normaliser dans le futur.


Une banalisation des médias spécialisées ?


Avec des dispositifs tel que chromecast, qui permet de faire basculer n'importe quel programme de son smartphone / tablette à sa télévision, il est probable que l'écran ne devienne qu'un écran. J'entends par là que pour beaucoup la télévision est un concept comprenant l'écran et les services qui l'accompagnent. J'évoqué plus la possibilité de choisir, qu'un internet propose. Or, on pourra désormais choisir sur internet pour le jouer sur sa télévision. Après une possible transition démographique, les lobby audiovisuel n'auront d'autres choix que de s'adapter.

Se posant en animateur idéologique, les rappeurs pourraient remplacer les chaînes de télévisions. Pourquoi ne pas imaginer des applications mobiles au nom de gros artistes ou des codes du milieu, proposant de l'infotainment et des micropaiements par milliers à son public. 
Booba, par exemple, ne représente pas qu'Elie Yaffa, ce n'est pas qu'un seul homme, ni qu'un seul produit. Booba pourrait très bien devenir un média du divertissement à lui seul. 
Le phénomène de centralisation (cité dans la partie 1) pourrait banaliser également les superstructures virtuelles, ainsi, ce n'est plus les maisons de disques qui tiendront les médias, mais les médias directement qui produiront les artistes.


edit : voir le site de Booba www.oklm.com


En conclusion :



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mardi 30 septembre 2014

Le hip-hop du futur #1



On peut facilement comparer le rap d'avant avec celui d'aujourd'hui et comprendre que l'esprit hip hop s'est transformé avec la popularisation du style, que deviendra t'il dans 20, 50 ans ?

Naturellement je n'imagine pas l'évolution du mouvement indépendamment des progrès technologiques et des avancements de l'outil internet. Dans un premier temps, je vais m'intéresser aux possibles changements des thèmes et des formats de diffusion.



Vers une évolution des thèmes



Il est commun de défendre l'idée que depuis 90 les thèmes et les préoccupations ont bien changés, même si cette idée me laisse perplexe (les textes de Booba n'ont jamais foncièrement changés et les principaux thèmes que sont les injustices sociales et le racisme sont toujours présentes) je vais prendre ce postulat pour me projeter dans un futur où le hip hop (et l'humanité) existe encore.

L'idée la plus simple serai de penser que doucement les thèmes changeront avec les problèmes sociaux, les transformations démographique, les conflits interne et externe.

Par transformations démographique on peut imaginer que l'idée de Kemi Seba de repeupler l'Afrique par une émigration massive des afros-français apporterai pas mal de changement dans les textes des rappeurs.

La situation économique impacterait également grandement les thèmes, si celle-ci devient positive les préoccupations sociales se trouveront changées voir effacées. A contratrio, une situation critique réduirait les ventes et ainsi les facilités liées au rap monétisé. Si je prend l'exemple du rap en Macédoine, les thèmes sont plus sérieux et réfléchis puisqu'il est impossible de vendre ou de vivre de son art, les seuls moyens d'en tirer de l'argent sont les performances live, et encore.

De plus, la vie politique à tendance à s’accélérer et nos présidents s’enchaînent dans un compétition de ridicule, loin de moi la prétention d'avoir une opinion politique bien entendu. Ce que retient le peuple principalement ce sont les choses simple (Sarkozy est un voyou, Hollande est un flan, les sans-dents..). Mais si le front gagne un jour, le rap sera t'il capable d'avoir assez de recul pour critiquer une politique plutôt qu'une personnalité, ou qu'un concept flou et politiquement immortel tel que le racisme ? Je dis le front parce que j'imagine que c'est ce qui ferai réagir le plus le mouvement rap, bizarrement investi d'une mission (cf Cardet sur les la chasse aux skins).


Mais, 

on pourrait continuer de spéculer de l'impact des événements sociaux sur les textes du rap français mais ce serait penser que celui-ci aurai encore la démarche de dénoncer et combattre les injustices sociales. Si aujourd'hui le rap "conscient" décline, qu'en sera t'il dans 30 ans ? 
Ces dernière années ont vus se transformer certains artistes auparavant intelligent en chanteur grand public. 
En faisant un parallèle entre le parcours de Gims (étant le plus gros vendeur) et l'évolution du mouvement, on peut en déduire qu'une fois sortie de l'anonymat (c'est à dire un public modeste) le rap se transforme un musique de club / radio, toujours plus accessible et stérile.



Quid des formats de diffusion ?

On peut aisément se dire qu'un progrès technologique engendrerai un changement de format et donc le processus de création d'un morceau, de son écriture à sa présentation. 

Il paraît évident que l'industrie souhaite voir la musique toujours plus portative et diffusée au plus grand nombre. 



A la musique s'additionne le matraquage publicitaire, pour l'instant très américain (pour exemple les casques beat dans les clips) mais qui tend à s'étendre à la France puisque nos "boss" se font toujours plus américain (voir les placements de produits de Gims). Ainsi, on ne sera pas surpris d'avoir des publicités incrustées dans nos sons, d'une façon plus ou moins dissimulée.

Mais comment ? 
On pourra toujours télécharger nos sons illégalement et s'en battre les couilles des chaînes de l'industrie ? 

Et bien peut-être pas, je ne serais pas étonné que nos appareils portatifs, quels qu'ils soient, soit tous munies d'une connexion internet illimitée qui permettrait un streaming musical continue et ainsi faire naître des super-structures musicales, probables évolutions des maisons de disques qui gérerait ces flux musicaux. 
Il n'est pas à exclure que les maisons de disques iront jusqu'à gérer les moyens de diffusions par un développement horizontal de leur secteur d'activité.
D'ailleurs VEVO est en quelques sortes le début de cette évolution puisque c'est le produit d'un accord entre Google et les Majors, diffusant des contenus contrôlés et surtout empêchant (faiblement) les téléchargements avec des extensions type ClipGrab ou youtube-dl.

Un des ennemis du hip-hop pourrait donc être une centralisation d'internet et des moyens de diffusions. Depuis moins d'un an, Youtube à d'ailleurs changé sa façon de fonctionner, favorisant grandement les structures au détriment des indépendants. C'est très bien expliquer ici.

En addition, cette vidéo explique très bien la centralisation du web du point de vue des jeux vidéos, mais facilement transposable au rap (j'essaierai de faire des recherches).



Voila la fin de cette première partie, dans la prochaine qui ne tardera pas trop (je pense), j'aborderais les probables évolutions du rap en fonction de l'idéologie dominante possible, du public et de la considération médiatique.


Pour se tenir au jus, profiter de mots d'esprits ou voir du bon son apparaître sur ton newsfeed, rejoins nous ici :



Au passage, cela fait 2 ans que j'écris ici. Je ne ressens rien de particulier à ce sujet.



vendredi 29 août 2014

PUBLIC FRAGILE



Soyons honnête, la majorité du public rap en france, c'est des fragiles.


Si le rap est aujourd'hui le style qui vend le plus en France, c'est pas un hasard, qu'on se le dise, le plus gros du public c'est des adolescents.

Le temps où le hip hop était un phénomène générationnel est révolu, aujourd'hui l'entertainment à fortement blessé le mouvement.

Développons ces idées à l'aide d'un diagramme probant : 



L'idée que le public rap est aujourd'hui en majorité fragile est fortement liée au fait que ce public soit majoritairement composé d'adolescents ou de gens qui n'ont pas les clefs nécessaires à un jugement correct d'un morceau et encore moins d'un album. 

Si des concepts tels que #TEAMBOOBA, rohff, la fouine etc.. ont émergés c'est par la force d'un public abruti ayant le cerveau mangé par les artistes respectifs et leurs service marketing, majoritairement twitteresque.
C'est le jeu des maisons de disques, qui savent pertinemment qu'un public émotionnellement (fragile) impliqué dans la carrière d'un artiste est un public (fragile) qui achète.

Pourquoi achètent-ils ? Parce qu'ils sont cons.


Ou parce que la compétition c'est le coeur du rap game et qu'évidement les gars veulent pas se taper sur un ring alors tout se joue dans les bacs, celui qui vend le plus gagne. De plus, nos trois cons (dont je n'ai pas besoin de citer les noms systématiquement) s'arrangent pour sortir leurs album pendant la même période.
Alors le public qui a tellement mangé le caca médiatique de l'industrie achète pour montrer que c'est son artiste qui est le plus fort. Tout ce mélange artiste / public à fait de ce rap un concours de gros penis.




La marque des vrais mecs qui ragent et vont tabasser à 1000 contre 1 un gars de 19 ans.


"Y’a plus qu’des putes, sont toutes quelconques et sucent n’importe quelle bite"


Peut-être me trouvez vous trop dur avec ces #TEAMFDP, peut-être que je ne comprend pas le talent d'un Jul, peut-être que tu peux aller te niquer, parce que voilà mes sources :


En naviguant sur ce formidable outil qu'est l'internet, j'ai été amené à survoler des épisodes de pascal le grand frère, sur deux épisodes aléatoirement sélectionné, je suis tombé sur



Source suivante, la video d'anniversaire de Booba, par les fans, je n'ai pas de mots :





Ensuite, cette perle célèbre dans les milieux des connards dans mon genre, à l'occasion d'une dédicace de Booba ou je ne sais plus quoi :



OUHOU UN PEU FAROUCHE JE VAIS TE CASSER LA BOUCHE





Vous pensez que ce sont des cas marginaux qui ne reflètent pas la majorité du public ? Et bien vous vous trompez, sachez que Jul est disque de platine.


"Les chaines sont mentales, fais gaffe à qui tu auréoles
Ton idole vendra ta cause, comme Beyoncé chez L'Oreal"


Tupac disait que le public se faisait avoir par le beat, c'est encore vrai, plus que jamais. Une instru catchy, plutôt tendance excusera des lyrics facile. Mais ces paramètres, ce sont ceux d'une musique de consommation, une musique qui ne sera qu'un produit idéologique. Le fond du rap, historiquement intelligent s'efface peu à peu parce qu'une quelconque #TEAMFDP  s'enjaille sur de la merde et prouve aux artistes qu'ils n'ont plus besoin de se faire chier avec des idées et de la technique.

Je ne veux tomber dans la facilité de rejeter tout ce qui n'est pas rap conscient parce que je ne suis pas comme ça mais il y a beaucoup de bon gars qui entretiennent un esprit sain, travaillant le fond et la forme sans marketing malsain. (je pense à GREMS, FIXPEN SILL, CABALLERO, LOMEPAL, KACEM..).


"Si tu veux faire du chiffre, tu t'adresses à des gens qui sont mentalement développés de 15 à 17 ans"


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jeudi 31 juillet 2014

Le rap à la télévision ?



C'est après son passage au grand journal que Booba déclara ceci. Malgré tout ce que l'on peut dire sur Booba, le point de vue d'Elie est ici mature, lucide et représentatif du traitement du rap par les mass médias, et plus particulièrement par la télévision.

Ça fait longtemps que le monde du rap reproche à la télé son indifférence, et plus encore ses caricatures.


En quoi le traitement télévisé du rap nuit au mouvement ?


Avant toutes choses, rigolons un peu : 




Je ne suis pas un fervent défenseur de la liberté d'expression mais je comprend humour / drôle etc...
mais Laurent Gerra en fait beaucoup, et se répète souvent, à tel point qu'Akhenaton ai prit le temps de lui répondre sur Facebook.

Le cliché de Gerra révèle la vision du rap que la télé diffuse et ce depuis des années, celui d'une sous-culture. Dans cet extrait devenu une ressource des textes de beaucoup de rappeurs, Zemmour marque un point lorsqu'il dit Mc Solaar est systématiquement utilisé comme alibi.

Le cas de Solaar est intéressant, comme si la télé à voulu le marginaliser pour en faire l'éloge en continuant à critiquer le rap à travers clichés et faits divers.

Mais depuis que le rap est le genre musical qui vend le plus en France, les émissions se doivent d'inviter des rappeurs. Bien que ceux-ci ne soient invités seulement pour les sorties de projets, on aperçoit de plus en plus de rappeurs à la télé, mais ils ne sont rarement accompagnés de rap. C'est à dire que généralement on invite les artistes sans l'art, simplement pour l'image.

Néanmoins, la télé n'est pas entièrement responsable de ce problème, étant donné que la plupart des gros vendeurs entretiennent une image particulière, nécessaire pour rester dans leur rôle d'animateur idéologique, et vendre du parfum, des vêtements, bref un style de vie. Et la télé aime les animateurs idéologique.


Les rappeurs, ces pitres
Une fois le gars invité, la promo faite, quel est son utilité sur un plateau ?



Lorsque l'on regarde les apparitions de Booba depuis Ouest Side, il est systématiquement considérés comme un pitre. Lors de son passage au grand journal cité plus haut, De Caunes accueille Booba avec un "Wesh Wesh Yo" et d'autres expressions supposées représenter le langage de la rue (peut-être il y a  10 ans). Par la suite, plusieurs tentatives seront faites pour essayer de mongoliser Booba, choses qui ne se font pas aux autres artistes invités, qui pourraient pourtant se révéler plus stupide.

Si c'est ainsi, c'est à mon avis parce que la télé ne recherche que du divertissement (voir l'espace de cerveau disponible) et ces rappeurs en vendent.

Il suffit de regarder cet extrait de Mister You chez Ruquier pour comprendre qu'il est traité comme une bête de foire et n'est pas pris au sérieux une seule fois, il fait le clown pour vendre ses cd.


Un format inadéquate pour le rap 


Enfin, il me semble que la télévision ne propose pas de format qui permettrait de mettre le rap en valeur.
Ce qu'il leur faut comprendre, c'est que le rap n'est qu'un bras du hip hop, et celui-ci est une culture riche, diversifiés et ouverte, ces deux choses ne devraient pas être séparées, même si l'industrie à déjà essayé de couper le cordon. 

Piège de freestyle à consacré une émission à ce sujet, que je trouve rempli d'idées communément admises et sans vraiment prendre de risque.



Si la télé acceptait du jour au lendemain d'importer des rappeurs ceux-ci souffriraient forcément d'amputation.

Et puis les gars vous voulez faire quoi à la télé ? Je ne vois pas ce que vous pouvez faire d'autres que de la promo, ce n'est que ça la télé, vous vous voyez vraiment chez Ruquier entre deux chroniques lâcher un freestyle ?

Greg frite fait des exercices de style sur canal, mais je ne vois malheureusement pas ce qu'il y a d'exceptionnel, j'adore Greg frite mais j'ai l'impression qu'il ne remplit qu'une case générationnelle dans l'émission dans le before qui surfe sur la culture pop.

Il faudrait un changement structurel pour permettre au hip hop d'avoir un format le mettant vraiment en valeur.
Le rap français peut il vraiment avoir sa place à la télé ? Le milieu, public comme artiste, est très égocentré. Une émission comme celle-ci en côte d'ivoire n'à aucune chanche de voir le jour en france, et pourtant le message est intéressant !

https://www.facebook.com/pages/RAP-Academy/366628556735441 


La télévision est un univers particuliers, sombre.. Ce qui y entre n'y sort jamais indemne, mais ça je pense que tout le monde en a conscience. Si vous voulez approfondir sur la télévision, voici quelques documents intéressants :


Bourdieu, sur la télévision :

Bourdieu c'est intéressant, parce que lui même a été victime de la télévision. Incapable de poursuivre une démonstration, il refusa tout débat à la télévision. Il est fort probable que si des rappeurs comme Rocé soit invité ils ne puissent pleinement s'exprimer et soient contraint de répondre de façon courte et succincte
.
Usul, la télévision, pourquoi pas ?



Si tu apprécies les bails, si tu veux en discuter : je suis par là 


lundi 30 juin 2014

De l'importance des classiques




Quand Booba disait à propos d'1995 qu'ils faisaient du bon taf mais n'avaient pas de classique, il avait raison. Le classique, c'est la vie.

Un sample, un flow, un texte


Classique sera le morceau ou l'album à qui l'excellence ou le temps aura donné autorité. Généralement un classique part d'un sample, du moins selon le top 100 de l'abcdr du son puisque (sans avoir vérifié intégralement) il semble que toutes les prods comportent des samples.
Plus généralement, Illmatic de Nas, classique parmi les classiques, comptent 312 samples.

Un flow légendaire caractérise généralement le classique, ce flow, qui, générations après générations, continue d'inspirer les autres rappeurs.


Tu sais le crime paie protège tes seufs chef tes fesses
Et les méfaits ne cessent regarde ce qu'on aiff
Un leur-dea sort une savonnette et les ients-ients bavent
Honnêtement les négros savent comment faire de l'argent bêtement
Easy du cash à la Sugar Hill AZ
Mon rap, un poème sans poésie
Et puis quoi, ça fait quoi, dis-moi toi qui sais tout
Si tu kiffes pas re-noi t'écoutes pas et puis c'est tout
Seul le crime paie dans les villes du neuf ze-dou
Face à face, que des regards froids y'a pas de yeux doux


Cette poignée de lignes coup de poing balancées sur un breakbeat ont façonnées l'aura de Lunatic, un flow hors du commun couplé à un texte imagé, c'est ainsi que naquit un classique. Driver à fait une série de vidéos retraçant son parcours, il parle de Lunatic et du morceau Le crime paie dans cette vidéo.


Pourquoi le classique est si important ?


Un classique c'est une valeur, c'est un standard, un repère. Par exemple, prenons "Au fin fond d'une contrée" d'Akhenaton et "coupe le cake". Beaucoup de choses ont été dites sur "Coupe le cake", parce que tout le monde avait en tête les meilleurs titres d'Akh et IAM, d'où la frustration et la colère. 

Le syndrome "coupe le cake" c'est cette bénédiction / malédiction qui repose sur tout les artistes qui ont déja sortis un classique. Un bon son, c'est une épée de Damocles au dessus de la tête, les gens attendent l'album juste pour déverser leur mauvaise foi / déception / réaction démesurée.

Le positif, c'est que tes classiques ne te lâcheront jamais, tu avances avec. En gérant bien, ils suffiront pour ta comm et tu pourras vendre des t-shirts.

Le négatif, c'est qu'ils ne te lâcheront jamais, restant potentiellement à jamais les meilleurs sons d'une carrière. Si tu as le malheur de vouloir changer de ligne artistique, il est probable que la partie la plus fanatique de ton public te reproche d'avoir oublié tes principes.

Le classique c'est une pression constante pour un artiste, c'est en fonction de ces classiques que tout le reste sera jugé, d'où le "c'était mieux avant".

On ne peut pas vraiment dire que le classique aide au développement d'une carrière dans le sens où l'industrie privilégie le single et une rotation perpétuelle des artistes, seulement très peu reste longtemps sous les projecteurs, encore plus dans le rap. Le single à toujours été le modèle préféré de l'industrie, celui-ci permettant un succès fulgurant ainsi qu'une disparition spontanée.

Le classique, c'est plus que l'industrie, c'est entre l'artiste, la musique et le public.


Un classique.. et après ?


L'argument de Booba c'est que sa musique reste la-même, mais dans la forme elle avance avec le temps, les vrais sont cependant d'accord pour dire que Booba n'à pas chié un classique depuis... Temps mort. 

Rohff à beaucoup de classique dans sa carrière (A bout portant, message a la racaille, le son c'est la guerre, génération sacrifiée, regretté...) peut-être est-ce pourquoi il n'arrive plus à faire un bon album ni même un bon son : il sait que c'est ses classiques qui le tiennent encore au-dessus de la masse des autres rappeurs, peut-être je me trompe, mais ce n'est pas "La Cuenta" ni même "PDRG" qui me contredira.

Si personne ne prend La Fouine sérieusement c'est parce qu'il n'a pas de classiques, mais vraiment aucun. (et qu'il apparaît dans un film en tant que surveillant dans un lycée. Son personnage s'appelle Emile, vraiment).

Un gars comme Mac Tyer, qui n'arrive plus à vendre de disque, même en digitale, existe encore parce que Tandem à pondu des gros sons. Après une traversée du désert, il se retrouve à signer chez Monstre marin, le label de Gims.

Gims, lui, s'en bat les couilles, il est partit du rap.


S'il est presque impossible de faire un classement des meilleurs rappeurs, meilleurs albums ou meilleurs sons (sans faire de comparaison de ventes), je pense qu'il est assez aisé de faire une liste complète des classiques du rap français, et sans s'arrêter à 100.




samedi 31 mai 2014

Medine - MC Soraal




“Certains s'attendent à ce qu'il descende Soraal, d'autres à ceux qui l'en fasse l'apologie, mais qui a pensé à la nuance ? Sommes-nous obligés d'intervenir au nom de tel camp ?”

Voici le communiqué de Din Records suite à la publication du son. On peut donc en déduire que c'est la question que Medine s'est posée lors de l'écriture du morceau. C'est une question rhétorique, la réponse étant donné dans la question, la réponse étant le positionnement de Medine sur cette histoire.

Si vous ne connaissez pas Soral, vous avez pas mal d'heures de vidéos et quelques livres pour vous faire votre opinion, je ne vais ni essayez ici de jugez Medine à travers une lentille Soralienne, ni Soral à travers l'oeil de la pensée unique, c'est le texte de Medine et ce qu'il l'accompagne que je vais tenter de comprendre.

Cela fait déja quelques temps que Medine balance des phases sur Dieudonné. Vers Janvier tandis que la polémique battait son plein il avait publié sur une photo de lui, faisant une quenelle à Skyrock. J'avais commenté ça dans cet article. La légende de la photo était :

"En 2014 on entarte plus, on Quenelise. Au dessus du sky c'est le sun " #endirectdeSkyrock #antisysteme#premiersurlerap 


Dieudonné ce n'est pas Soral, il est plus facile à défendre pour un rappeur, parce que c'est un humoriste, c'est plus simple de défendre sa liberté d'expression, les rappeurs se sentent plus proche étant eux-mêmes dépendants d'une certaine liberté d'expression. 

Dépendants parce que pour la plupart c'est ainsi qu'ils font leurs biz, en frôlant avec le politiquement incorrect, le "hardcore". Pour un rappeur, entres autres, une atteinte à la liberté d'expression est l'une des meilleurs choses qui puisse arriver, cela lui donne une crédibilité de "mec qui dérange" et son public fantasmera la subversion.

En soutenant Dieudonné, Medine avait entretenu son image de marginal du rap aux idées triomphantes, chevalier blanc mais avec une dose de dissidence.


Sur le plan rapologique je trouve le morceau faible. L'instru est assez banale et le flow presque agacant à cause du texte : 32 mesures, 32 "entre". Je ne suis pas vraiment fan de ce genre de délire, le texte aurait pu tenir en une phase et on aurait compris le truc, puis il aurait pu développer après.

Le concept c'est que Medine est entre Solaar et Soral. Chez Solaar on compte peu de phases politique, il y en a, certes, mais à travers ses albums on se rapproche plus d'une douce poésie que d'un manifeste anti-système, c'est de l'art pour de l'art, de la musique pour les oreilles.

J'ai quand même du mal à visualiser ce que serait quelqu'un entre Solaar et Soral, mais une phase du texte peut éclaircir cette idée : 

"Entre docteur Solaar et Mister Soral"

Là ça devient intéressant, il y a un réel positionnement, parce que bon, "entre entre entre", ça veut pas dire grand chose sur ta pensée. Docteur Jekyll, Mister Hyde, on pourrait spéculer sur la nature monstrueuse de Jekyll /Soral, peut-être est-ce là la clef de la compréhension du texte. Je pense plutôt que cela renvoie à la schizophrénie de Medine, qui souhaiterait être rappeur donc faire de la musique, être un artiste dans le sens créateur d'art mais qui au fond de lui veut dénoncer des choses. 

Dénoncer des choses c'est sympa, ça fait plaisir on se sent mieux après coup et puis on s'attire la sympathie des gens, même si peu de choses ont réellement changés parce qu'on les as pointé du doigt. 

Le problème du texte c'est que selon moi, Medine nous explique qu'il fait des compromis. Que d'une certaine façon Soral aurait raison mais qu'il ne faut pas le dire.

J'ai tendance à croire que la motivation générale c'est "on est pas trop d'accord officiellement, officieusement peut-être, mais dans tout les cas on veut profiter du rayonnement dissident du personnage."
Ce morceau, c'est un peu comme une voyante, il te dit ce que tu veux entendre et des trucs cool qui font plaisir, sans rentrer dans les détails, il te réconforte si tu aimes bien Soral mais que tu as peur de le montrer.




"Bouge de là"


Hormis la référence à Solaar, je pense que l'idée vient des réactions et commentaires qu'il a reçu suite à sa quenelle et ses commentaires sur Dieudonné / Soral. Les gens qui suivent ces-derniers peuvent se montrer très agressif sur le net lorsqu'il s'agit de porter la "bonne" parole. Dans ce cas je pense que l'agressivité est justifiée, Medine se fout un peu de la gueule des gens en faisant une quenelle à Skyrock, de plus en ajoutant une telle légende avec la photo... c'est pas sérieux. Même chez les amateurs de rap profanes de la quenelle Skyrock c'est représentatif de tout ce qu'il y a de pire dans le rap, Skyrock c'est le système, c'est l'institution gouvernementale !

Alors oui c'est un beau grand écart, et même sans prendre parti c'est toujours drôle à observer les doubles discours.


Alors oui je sais, je ne commente pas trop le texte, mais comme je l'ai écrit plus haut, tout pourrait se résumer à une phase, la majorité c'est des versions alternatives de la première phase.


Pour conclure, je dirais que l'ensemble est assez vide, l'idée étant comprise assez rapidement, il semble que le texte serait écrit juste pour justifier l'évocation de Soral. Le morceau dans sa globalité est selon moi plus proche d'un titre marketing qu'un titre sérieux proposant une réflexion sur le sujet.

C'est dur de commenter un tel texte, l'angle que j'ai choisi c'est de m'intéresser aux probables motivations de son écriture. Parce que si c'est juste pour dire qu'on peut être d'accord sur certains points avec Soral sans être antisémite ou je ne sais quoi, n'importe qui d'un tant soit peu intelligent à déjà compris ça.

Pour répondre à la question posée par Din Records, t'es pas obligé d'intervenir mais si tu le fais, essaye de dire autre choses que je suis entre les deux, c'est moyennement intéressant.


mercredi 30 avril 2014

OLIVIER CACHIN SOIS SERIEUX








Ayant peu d'idées d'articles ce mois-ci, je pensais avec une certaine tristesse à faire un top, concept dont je ne suis pas très friand. Puis on a pensé aux clichés. J'en ai pas mal parlé auparavant et à peine l'idée en tête l'actualité m'a apporté un soutien de choix.

En bref, Rohff est en position fragile en prison pour avoir tapé un vendeur Ünkut avec 10 mecs (il y a plein de détails et des versions différentes mais je m'en fous un peu ici) et cette histoire est commentée par les médias mainstream qui invitent les "représentants" du genre Rost ou Olivier Cachin. Ce qui m'intéresse, c'est les réactions des médias lorsque quelque chose se passe dans le rap, comme le disait justement Booba, les médias ne s'intéressent qu'aux faits divers.

Olivier Cachin, chevalier blanc du rap en France depuis toujours, à déclaré avec -une telle bêtise qu'on pourrait la qualifier d'ignorance profonde- que depuis les débuts du rap aux Etats-Unis que la compétition faisait partie du délire etc..


OLIVIER CACHIN TAIS TOI

Au grand désespoir de nombreux auditeurs de rap français tu représentes aux yeux des structures journalistiques de ce pays l'expert du rap. Peut-être, sûrement, tu connais beaucoup de choses, mais réfléchis tu ? Ton commentaire sur cette histoire était loin d'être pertinent, se rapprochant plus de la maladresse d'un ignorant qui s'exprime avec une certaine confiance en soi. Ta notoriété ne te donne pas raison comme le talent ne vient pas avec le succès. 

Poses-toi des questions ! Tu parles du début du rap aux états-unis pour justifier une connerie d'un mec qui fait de la K-SOS MUSIC. Le rap français est très loin du rap us d'il y a 20 ans, tu devrais le savoir. La compétition n'est pas une tradition, en disant ceci tu entretiens les clichés qui oppressent le rap en France. Ce qu'il aurait fallu dire c'est que Booba et Rohff sont sur certains points stupides et qu'ils n'ont rien compris à ce vers quoi le rap tend à devenir, peut-être toi non plus, peut-être de telles histoires t'excitent, tu t'y projettes, je n'en sais rien. Si tu es vraiment attaché au mouvement, pourquoi ne précises tu pas que Booba / Rohff / La Fouine sont ultra-marginaux dans le rap français et ne représentent qu'eux-mêmes, ce sont les seules à faire ça en France, ici personne ne s'est jamais tiré dessus, nous ne sommes pas aux états-unis.

Devons répéter les erreurs des mecs d'avant ? La faiblesse intellectuelle et les manigances de l'industrie, l'ultra-violence... Est-ce une tradition sacrée ?

J'ai l'impression que tu aimes entretenir les clichés du rap, tu aimes quand ça parle de rue, comme ces adolescents bourgeois en quête de street cred. Le rap des grosses têtes poussent toujours plus loin la débilité pour conquérir un public toujours plus jeune, cherchant encore et toujours à être le plus hardcore, le plus street. Il n'y a que les gens qui fantasment sur les banlieues qui se réjouissent des embrouilles d'abrutis soit disant de rue.



Revenons donc ensemble sur certains clichés :


NIQUE TA MERE 

"Nique ta mère s'tu m'aimes pas, ma mère tu l'as niqué déjà 
On est plus à ça près mais faudrait rester calme
Fêlé, fêlé, man, leur Rap est pété, c'est des gags" Grems


Jamais très bien compris pourquoi, insultant, provoquant, redondant, parfois marrant, ringard.



NIQUE LA POLICE / FRANCE / PRESIDENT


"Et tu crois quoi ? Que j'vais dire que c'est à cause de l'Etat ?
Quand tu plantes ton frère, est-ce que c'est Jacques Chirac qui prête son bras ?" Fabe


Compréhensible mais facile, cependant il faut veiller à justifier ces propos (dans le son, pas plus tard en interview lorsque l'on t'invite parce que tu fais polémique).



RACISME / ANTI-RACISME / RELIGION


"Les blanches toutes des putes qui aiment nous sucer" LIM


Il y en a certains qui n'auraient pas dû faire un album mais une plainte à SOS Racisme, sérieux les mecs le fait que tu vendes tes albums prouvent que t'as surpassés les barrières, pour être respecté soit respectable. 
Et ne laisses pas l'anti-racisme te rendre raciste. 



PAUVRE / MILLIONNAIRE 

"Tant qu'il y aura des pauvres, il y aura du putain de rap / J'suis propriétaire" La Fouine

C'est sûrement un des trucs qui me fait le plus rire. Tu es pauvre mais tu es riche, tu t'entasses dans une cité mais t'es propriétaire aux USA. Ok je comprend que tu parles pour les autres, mais c'est pas un peu batârd ? Genre "Mes frères connaissent la galère doivent charbonner / Je suis tellement riche allez vous faire niquer"

C'est quoi le délire ? Dites-le les gars que vous puez la merde volontairement pour faire de l'argent et que vous n'êtes plus capable de réfléchir.



DROGUE / ARMES / VOL : CRIMINALITE



Les gars, les gars.... Mauvais délire, très mauvais délire. Vous avez façonné un public qui ne s'attend désormais qu'à ce genre de thème, faut arrêter de faire du rap une musique d'adolescent. Et puis tu vends des CD, t'es en maison de disque, tu vends des vêtements... excuse toi...



FILLES / BIJOUX / GROSSES VOITURES

Arrête de copier les états-unis, on sait que tu as réussi mais c'est indécent, tu parles à des ados, ça n'a pas de sens tu formes une génération d'autiste volontairement ? 


LES VENTES

Les ventes ne sont pas et ne seront jamais un indicateur de qualité, la preuve, GIMS qui est le plus gros vendeur à quitté le rap pour la variété populaire / musique de discothèque. La vraie qualité du rap réside dans son authenticité, dans son originalité, on la trouve chez Grünt ou Fixpen Singe, c'est eux les vrais représentants du mouvement, c'est eux qu'il faut suivre, pourquoi s'attarder sur Booba et son rap de chien de la casse (c'est lui qui le dit) ou Rohff et sa K-SOS MUSIC ?



Les clichés sont nombreux mais une recherche approfondie est assez simple et permettrait à tout les ignorants qui ont une voix de dire des choses intéressantes lorsqu'il s'agit de parler de rap, Olivier Cachin et les grand médias, lorsqu'il s'agit de rap, soyez sérieux ou taisez-vous, s'il vous plaît.


Merci







vendredi 28 mars 2014

La communication





S’il on peut aujourd’hui parler d’ingénierie de la communication tant les techniques sont diverses et plus ou moins élaborées, l’essor de l’entreprise indépendante à travers le net à permis la floraison de nombreuses idées de communication.
Pour la télévision comme pour la radio, il s’agit de vendre de l’espace de cerveau disponible entre deux programmes divertissants. Mais sur le net la publicité doit être ciblée pour être efficace. Ainsi les grands éditeurs de jeux vidéo se servent des youtubers parce que ceux-ci ont déjà identifiés et centralisés le marché tout en créant une certaine demande. Par exemple, pour la sortie de la Xbox One, Microsoft proposait 3$ pour 1000 vues pour la promotion de la console.

Pour le rap en France, c’est différent, parce qu’il n’y a pas ou peu de chroniqueur indé sérieux. En fait, le rap sur le net a selon moi quelques années de retard. On en est encore aux newsletters aka aux spams, c’est dire.


Quels sont les différents moyens de communication des artistes sur le net ?


Le message basique :



Un lien, quelques mots, et on passe à une autre vidéo. Qu’on se le dise, c’est pas très sérieux. Il faut être vraiment très curieux ou écrire un article sur les techniques de com pour copier-coller le lien et s’aventurer dans l’inconnu. On ne sait même pas à quoi s’attendre, pas d’artiste, pas de titre, rien. Un peu d’effort, tu pourrais au moins faire comme le prochain.


Le message hypocrite :



Ça c’est le niveau au-dessus. Très présent sur Soundcloud, ce genre de message me laisse perplexe. Ce n’est ni un avis constructif, ni l’expression d’un contentement spontané. Doit-on vraiment prendre en compte ce genre de message lorsque l’on s’attend à des feedbacks sérieux ? Peut-être estime-t-il que puisqu’il a aimé ce son, l’auteur lui est redevable, d’au moins, une visite.


L’ordre direct :




Pourvu d’un # qui ne semble pas contestable, ici l’ordre est donné. C’est moins pire que les deux précédents, mais on n’est pas loin ici du foutage de gueule. « Tout le monde doit acheter » déjà ça commence mal. Peut-être écrire  #ACHETERcestSOUTENIR serait plus pertinent : cela ne sous-entendant pas que si tu n’achètes pas tu es un enculé. Je comprends bien que le piratage etc.. C’est une plaie, mais faut faire avec, c’est de la musique avant tout, un art, une création donné par l’individu à la communauté pour le bien de celle-ci, non ? Peut-être mon clavier est trop idéaliste, mais ça doit être dur pour les artistes, à l’heure où l’on ne peut plus dire « De toutes façons si tu fais du bon son, tu le vendras, non ? ».



L’identification :




Ça c’est l’enfer, c’est malin. En effet, la portée de la publication sera ainsi décuplée ! Mais c’est perfide, c’est user de la notoriété de quelqu’un à son insu, c’est en quelques sortes un viol digital. Tu te balades tranquillement sur le réseau social de la NSA et tu te retrouves identifié sur un montage mal fait d’un gars que tu ne connais pas et qui n’a sûrement pas une équipe très qualifiée en communication digitale. (Big up quand même à Mc Jamalski).



La newsletter :




Puisque Facebook s’évertue à tuer la communication via les fanpages, la newsletter reste l’option la plus viable pour diffuser les infos. Mieux que le flux RSS,  c’est carrément au-dessus des précédents exemples puisque souvent externalisé via une agence de communication comme ici « Onlypro » qui est une structure de management qui a développé un savoir-faire dans la communication digitale.



BOOSKA-P / SKYROCK









Là ça ne rigole plus, il y a des calculs, des statistiques, c'est du sérieux. On retrouve l'idée d'étude de marché et d'espace de cerveau disponible. Booska-P ne m'a malheureusement jamais répondu, je les ai contacté en Novembre pour avoir un peu plus d'informations concernant le sujet. Skyrock je n'ai pas essayé, mais ça fait peur. Notre Fred national y est vendu comme un format, le format Fred.Vous pouvez vendre des choses grâce à Fred. Pour Skyrock comme pour Facebook, vous êtes une cible, et la radio propose divers packages pour vous atteindre.



"Les hommes mentent mais pas les chiffres"
Vraiment ?



Parce que souvent les chiffres vont déterminer si certains sites vont parler de vous ou non, pourquoi pas les doper ? Disponible sur Facebook, Twitter, Soundcloud, Dailymotion... Ces services se décrivent comme du marketing bien entendu !



On peut trouver d'autres moyens, notamment dans le modèle de Booba, c'est à dire devenir animateur idéologique soit ta propre publicité. Enfin, presque, parce que Booba c'est le nom de l'artiste, mais derrière il y a toute une équipe qui gère les réseaux sociaux etc... Plus récemment il nous a encore prouvé que le clash était une bonne, très bonne, technique de communication.




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Si vous voulez du son, il y a quelques heures ici http://phase2rap.blogspot.com/p/playlist-pulse.html